La variété des sièges autour de 1800 caractérise la création de cette période.
On a vu certaines de ces créations apparaître sous Louis XVI, puis se développer pendant la période révolutionnaire pour s’épanouir dans les dernières années du XVIIIème siècle, et aboutir à un style nouveau qui ne conserve plus aucune trace des siècles précédents.
Nos fauteuils appartiennent encore à cette ultime catégorie avant que la rupture soit définitivement consommée en 1800. Cette évolution a été rendue possible grâce à l’étroite collaboration des deux architectes-dessinateurs, Percier et Fontaine, et de deux ébénistes d’exception, Georges et François-Honoré Jacob. Ils bénéficiaient des conseils de leur père dont la spécialité était le siège. A cette époque, le bois d’acajou d’Amérique est très employé malgré l’importance de son coût.
En 1794, quand la contre révolution du 9 Thermidor lui rend sa liberté, Georges Jacob reprend son activité aidé par ses deux fils l’ainé Georges et le plus jeune François-Honoré. Ceux-ci prennent alors la raison sociale Jacob Frères. Dans cette association qui devait prendre un si grand développement, l’ainé assuma l’administration de l’entreprise alors que François-Honoré, dessinateur remarquable et sûrement l’un des ébénistes les plus habiles de son temps, s’occupait de la partie technique. L’estampille utilisée à cette période est « Jacob Frères », rue Meslée ; elle permet de situer la date d’exécution de leurs ouvrages entre les années 1796 et 1803, à cheval sur deux époques, celle du Directoire (1795-1799) et celle du Consulat (1799-1803).
Notre fauteuil présente un dossier « à crosse », c’est-à-dire dont la partie supérieure convexe s’enroule sur elle-même. Le dossier se prolonge vers le bas de manière ondulée, passant du convexe au concave : on le dénomme dossier à crosse en S. Le montant latéral qui s’évase vers le bas et forme une sorte de joue à cette face latérale, s’appelle flasque.
Les pieds sont sabres, un schéma inspiré des chaises Klimos retrouvées dans les vestiges d’Herculanum et Pompéi. Ces pieds arrière, d’une courbe très prononcée, s’élèvent d’une pièce pour former les montants du dossier.
Les accotoirs prennent la forme d’une figure sculptée en ronde bosse représentant une sphinge assise ailée à tête féminine. Etrusque, elle n’est pas coiffée du bonnet royal égyptien, plus couramment utilisé. Le corps de la sphinge, assis, s’achève en rinceaux.
La typologie, de nos fauteuils à quatre pieds en sabre, découle de projets de sièges pour la maison Jacob de Percier et Fontaine, dessiné avant 1795. Le Musée Marmottan-Monet possède une gamme de fauteuils similaires architecturalement, et en qualité, à ceux-ci.
Nos fauteuils sont à rapprocher de différents modèles conservés dans des musées nationaux.
Dimensions :
Hauteur : 94 cmHauteur de l’assise : 45 cm
Largeur au sol: 47 cm
Profondeur au col : 53 cm
Prix à demander par email ou téléphone.
top of page
0,00 €Prix
bottom of page